Jean Leloup un spectacle en délinquance!
par Mario Griffin
dans Acadie.Net, 3 août 2003
Critique

Il y a déjà plusieurs années que Jean Leloup roule sa bosse. La dernière fois où j'ai eu la chance de le voir sur scène remonte aussi loin qu'à la Foire Brayonne de l'été 92. Son passage à Caraquet m'a prouvé une fois de plus ses qualités de gourou de la fête. Leloup a fait lever le toit du Carrefour de la mer de Caraquet et les gens qui voulaient une ambiance de fête n'auront pas été déçus. Il aura bien entendu fait une incursion dans "La vallée des réputations" son plus récent album, mais le public s'est surtout gavé de ses vieux succès.

Quelle chance pour les gens de la Péninsule Acadienne de pouvoir assister à un spectacle de Leloup pour 30 dollars et moins. Au fil des années les artistes deviennent plus matures et prennent moins de risques, mais à l'inverse John the Wolf est un décrocheur des spectacles aceptisés arrosés à l'huile de technique. Il s'improvise, il se fâche, il ne se gêne pas pour dire à un spectateur qui le dérange d'allé se faire f..., vous voyez le genre. Les gens aiment ça, ce n'est pas des mots dans la dentelle, mais ça fait nouveau! Le rythme qu'il impose au spectacle est démentiel, on en vient à croire que l'enfer est agréable. Ses musiciens s'accrochent à son commandement , comme une traînée de disciples ayant sûbit un lavage de cerveau , suivant leur général kamikaze. Leloup fonce et se défonce sur les planches du Carrefour. Un bref entracte et il est de retour devant ses admirateurs. Plusieurs déplorent que la salle est délimitée par des enclos en raison du permis de boisson, après tout on est là pour se défoncer me disent ardemment les gens dans les discussions de la pause.

Cookie, La vie est laide, Le monde est à pleurer, c'est l'extase dans la foule. Sur scène Leloup bouille, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. On se demande si ce n'est pas dans sa tête d'ailleurs. Non, la sono fait défaut sur scène, pourtant dans la salle on s'en fou éperdumment. Le gourou de la fête se fâche, il rumine, insulte sa guitare, ridiculise son moniteur et envoie promener un spectateur hurlant qui brise la cacophonie de sa bulle. Il recule le pied de son micro pour se réfugier plus loin. Ça recommence, et le voilà qu'il mélange les injures et lance à son parasite hurlant de la première rangée; " j'essaie de faire de la fucki... de musique icitte! Shut the fu... up, man! La musique n'arrête jamais, il n'attend pas les applaudissements, il se nourrit de son auto-satisfaction à faire la fête. Les gens sont transportés par son petit côté espiègle. Il raconte une histoire de baise avec une naine aux grands pieds. C'est Leloup donc ça passe, on s'étonnerait du contraire. Il déconne, il le sait et fini par nous dire que son histoire est inventée... l'est-elle vraiment?

Il est en verve et même en revenant de la pause, il décide de donner congé à ses musiciens pour terminer en version accoustique. Au diable les choristes, le bassiste, le percussionniste, le claviériste...On est là pour le gourou Leloup! Le spectacle aura été apprécié de plusieurs, surtout ceux qui le connaissaient déjà bien, sauf pour ceux qui s’attendaient à un style propre…ceux là se sont certes couchés de bonne heure.

Profitez-en pour lire aussi le reportage de notre autre chroniqueur Pascal Montreuil.

(Article original)


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Dernière mise à jour le 17 août 2003.
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