Leloup branché sans fil
par Dave Lévesque
dans Canoë, 28 septembre 2000
Critique

Jean Leloup avait promis un show unplugged, il était plutôt branché sur le 220. De fort belle humeur, Leloup a entrepris son séjour au Spectrum de belle façon en restant sur scène pendant plus de deux heures et demie.

Se présentant seul avec sa guitare, Leloup a commencé par réchauffer la salle de ses rimes loufoques et brillantes. The Wolf se sera tapé cinq chansons en solo avant d'être rejoint par son batteur Stephen Gaudreault et son bassiste Alex Cochard. C'est avec "Le Monde est à pleurer" que la foule a commencé à s'animer un peu. Après, exit les instruments acoustiques, l'électrique est de retour avec une élégante discrétion.

Un choix de chansons éclectique aura toutefois nuit à Leloup dans cette première partie ponctuée de "Cookie", "Printemps-Été", "Summetime" et "Edgar".

Lève-toi et danse

Le lent départ ne laissait pas nécessairement présager l'éclatement de la deuxième moitié. Leloup, on l'a dit plus tôt, était dans une forme superbe. Espiègle, rieur et un brin coquin. Il n'avait pas le choix, le public était plus ou moins attentif.

À peine avait-il terminé le premier couplet de "Isabelle" qu'il s'Interrompt. "J'peux pas continuer ça si vous restez assis...". Le public était gagné et ne s'est pas rassis avant de quitter le Spectrum.

Leloup a poursuivi avec "La vie est laide", "Alger" et "Les Fourmis". Chemin faisant, il s'est payé de longues impros à la guitare et un solo de vibraphone. Du bonbon.

Leloup a osé, et il a gagné son pari. Il a osé proposer ses chansons dans des versions complètement refondues qui n'avaient peu de choses à voir avec les albums, si ce n'est les paroles.

Ses versions éclatées ont peut-être pris les profanes par surprise, mais on fait le délice des inconditionnels qui étaient majoritaires mercredi soir, lors de sa rentrée.

Et, fait rare, Leloup a été plus que généreux au rappel offrant une bonne demie douzaine de chanson dont "Le Dôme", "Je joue de la guitare" et "God Bless" de Billie Holiday. Trois oublis notoires par contre, "I lost my baby", "1990" et "Johnny Go".

Leloup s'est fait plaisir

Sachant faire lever une salle comme pas un, Leloup s'est fait plaisir en début de deuxième partie. Heureusement, il a su éviter le désastre. Il faut par contre comprendre et deviner qu'il s'est fait plaisir en première moitié de concert. Les fans n'ont peut-être pas compris, mais qu'importe, la deuxième heure valait largement le prix d'entrée.

Décor dépouillé, sonorité presque sans tache et instruments discrets bien que présents pourraient être la recette gagnante pour Leloup qui est sorti de sa tanière.

Oui The Wolf s'est fait plaisir, mais en bout de ligne, il a su plaire à ses fans par sa simplicité, sa désinvolture et sa bonhomie typiquement rafraîchissante.

Jean Leloup a amorcé le spectacle seul avec sa guitare. (photo Dave Lévesque)

(Article original)


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Dernière mise à jour le 8 janvier 2001.
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