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Le gars qui en avait marre de jouer la game
par Philippe Rezzonico dans Le Journal de Montréal, 14 septembre 2006 |
Entrevue
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Prisonnier de son succès, tanné de la routine et blasé du système, Jean Leloup avait quitté la scène. Maintenant regaillardi et rebaptisé Leclerc, il revient à la musique mardi prochain avec le disque Mexico. Si l'intérêt musical est revenu, il n'a pas oublié les raisons qui l'ont mené à décrocher complètement de l'industrie. "La vérité, l'importance, c'est de te croire quand tu le fais", dit-il, en parlant de son personnage de John the Wolf qui lui a valu des légions d'admirateurs. "Moi, ce que je pense, c'est que je trouvais ça tellement ennuyant. Écoute... J'avais la même compagnie de disques depuis 20 ans et la même compagnie de production depuis 15 ou 20 ans. Pas qu'il (les gens) étaient plates. Moi, je trouvais ça plate!" Si la compilation Je joue de la guitare 1986-2003 est parue en 2005 et que Exit est sorti au début 2004, c'est depuis La Vallée des Réputations que Leclerc n'a pas présenté de matériel original. Une des raisons qui expliquent le retour avec son véritable nom de famille est son refus de vivre dans le passé. "J'ai tué le personnage pour pas refaire toujours les mêmes shows. J'avais des hits que le monde me demandait et qui revenaient à tous les shows. ils voulaient toujours Isabelle, pis je trouvais ça plate." Le vase déborde Au-delà d'une certaine redite, on comprend que Leclerc en avait marre de jouer la game. Il avait beau être l'un des artistes du Québec qui avaient le plus de latitude au plan créatif, à l'écouter commenter le passé, on réalise que le vase débordait depuis longtemps. "Le parcours d'un chanteur connu, c'est quoi? Au début, t'es pas connu et on décide que t'es un rebelle. Après ça, on te donne des prix dans un festival quelconque. T'es hissé. Après ça, on décide que t'es bon et qu'on t'accepte. Là, toi, tu te dis: Je vais quand même pas insulter tout le monde qui m'invite à leur party. "Là, tout ceux qui te laissaient à la porte, ils viennent de t'ouvrir la porte, pis comme ce sont eux qui possèdent le marché, tu dois aller au party. Mais ça empêche pas que le party, c'est pas nécessairement le plus drôle du monde. Ça fait que tu gagnes les prix et que tu te dis: O, shit! C'est comme des préarrangements, ça. C'est ennuyant..." Retour à la zizique Contrairement à ce qu'on pourrait penser, Leclerc n'en avait pas marre de la musique. Il n'est d'ailleurs pas retourné en studio il y a quatre ou cinq mois. Retour en douceur et graduel. "De temps en temps, je suis rentré en studio depuis trois ans. Et j'avais du fun! Je rentrais tout seul, je payais avec mon argent personnel et je me suis acheté un drum. J'avais le goût de faire de la musique sans pression. J'ai peut-être fait 40, 50 pistes de base avec la musique, des loops, etc. J'ai tout fait: la musique, le drum, la basse. J'ai jamais fait un disque comme ça." Rayon écriture, le monsieur n'a pas cessé de produire, mais il ne voulait pas retomber dans ce qu'il voit comme étant un cercle vicieux: écriture, disque, tournée... "Depuis cinq ans, j'écrivais des tounes, mais je voulais pas faire de disques. J'avais de moins en moins envie d'affronter quelque chose que je ne comprenais pas: le monstre de la plastique, de la répétition." Pas de shows "Si j'avais fait un disque, ça voulait dire que j'allais faire des shows et je savais que j'allais encore me faire crier Isabelle! Et ça, ça ne me tentait plus." -Donc, pas de shows? "Non, pas de shows. Pour en refaire, il faudrait faire un show comme ce que moi j'ai le goût de me déplacer pour aller voir. Tu sais, les bands rock'n'roll, je veux pas être baveux, mais je l'ai déjà fait. C'est fini. Ba-bye! Si l'envie de refaire un show pas possible me prend, on va le faire, mais il faut que je trouve la bonne idée."
Photo Le Journal: Jean Leclerc avait le goût de faire de la musique sans pression. | |
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Dernière mise à jour le
18 septembre 2006.
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