Festival d'été: Jean Leloup sème l'hystérie
par François Bourque
dans Le Journal de Québec, 11 août 1989
Critique

Un show absolument fou furieux. Un rock'n roll époustouflant sur textes de poésie, d'ironies, de perversions, de débuts ou de fins du monde, d'histoires abracadabrantes ou d'amours insolites.

Le Québécois Jean Leloup, le bum, le mauvais garçon, le poète de la dérision, le doux rocker a semé l'hystérie dans un public d'adolescents qui lui était déjà vendu corps et âme.

La réaction du public a été explosive. Ça ne s'était jamais vu au festival. En quelques minutes, les barrières de sécurité ont sauté. Le public, incontrôlable, a complètement débordé le service d'ordre et a envahi l'avant-scène.

Quelques gorgées de bière ont volé, l'herbe et le hash ont flotté au ras de la scène, mais il y a eu fort à faire pour retenir les jeunes de s'approcher encore davantage de leur héros et d'aller le rejoindre sur la scène. Aucun incident n'a cependant été signalé magré les sueurs froides.

Sans saxophone, avec deux guitares, une basse, une batterie et deux choristes sans voix, mais avec beaucoup de présence sur scène, Jean Leloup n'a pas hésité à s'éloigner considérablement du contenu et des arrangements de son premier microsillon, qui vient pourtant tout juste d'être mis en marché.

C'est que Jean Leloup est insaisissable et toujours en mouvement sur la scène, dans sa tête, dans sa musique, dans sa vie. Il bouscule tout, est toujours prêt à tout recommencer.

Après avoir touché de la chanson à texte, de l'ethnobeat, exploré toutes sortes d'avenues, le voici au rock'n roll. Seul regret: ses textes soignés et intéressants y perdent pratiquement toute intelligibilité. Mais qu'importe quand le public s'amuse follement.

Ex-lauréat du prix de l'auteur-compositeur du Festival de la chanson de Granby, dernier Ziggy de Starmania, Jean Leloup s'est complètement vidé sur scène hier soir: danse, jets de bière, pitreries, voix rauque et brouillon, cris démoniaques, appels à l'anarchie, discours sans queue ni tête, etc.

De passage au Festival d'été pour un seul soir, Jean Leloup assure à la chanson québécoise une relève forte, originale, démente et tout à fait anarchique.

Photo Yvon Caron: Le Québécois Jean Leloup a semé l'hystérie dans un public déjà vendu.

Merci Alex!

MCC, LTC
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Dernière mise à jour le 20 janvier 2005.
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