Leloup s'excuse
par Cédric Bélanger
dans Le Journal de Québec, 15 septembre 2008
Entrevue

Faisant acte de contrition pour avoir insulté la foule lors de son spectacle au Colisée, Jean Leloup souhaite se faire pardonner et se dit prêt à présenter un spectacle gratuit sur les plaines d'Abraham, l'été prochain... à la condition qu'on lui offre 400 000 $ pour le faire.

«Pour le 401e anniversaire de Québec, je leur donnerai un show gratuit. Mais comme sir Paul McCartney a reçu 4 millions de dollars et que je considère que je suis 10 fois moins important que lui, je veux avoir 400 000 $», dit le controversé chanteur, qui a rencontré le Journal, hier midi, deux semaines après son controversé retour sur scène, histoire de s'expliquer et s'excuser.

Peu après le début de son spectacle du 30 août, Leloup avait chanté des bêtises à ses admirateurs qui, selon lui, ne comprenaient rien à son groove, ses interminables jams et ses apparats d'Amérindiens. Sa prestation lui avait valu d'être écorché par plusieurs critiques, notamment par une journaliste du Soleil, qu'il avait plus tard traitée de «matante».

Mais hier, Jean Leloup semblait dans de meilleures dispositions et parlait d'un «malentendu».

«En fait, la dame du Soleil, je la comprends. Elle dit que les gens ont payé 60 $, je lui réponds que ça couté plus cher pour McCartney avec tes taxes. Mais je n'aurais pas dû insulter le monde. J'ai mal agi, je m'excuse. Mais d'un autre côté, le gros volume, le son tout en même temps. Un humain normal n'est pas capable d'endurer cela.»

Le problème? Les arénas

Car là serait le noeud du problème, selon le chanteur. Leloup espérait donner un spectacle extérieur au Relais du Lac-Beauport. Mais parce que des gens (il n'a pas précisé qui) craignaient la pluie, le tout a été transféré au Colisée. Et Leloup tient en horreur les arénas.

«Je les déteste parce qu'il y a de l'écho et ça me fait mal aux oreilles. Quand j'ai commencé le show au Colisée, j'étais tendu. Ça s'est mis à tourner, le monde criait et il y avait un très gros écho. J'ai dit : Non, non, non, vous n'allez pas commencer ça. Vous allez sauter, chanter et crier en même temps. Ça crée moins d'écho. Le problème, c'est qu'à cause de l'écho, les gens n'ont pas compris. Là, je leur ai demandé de fermer leur gueule en disant: maudit tabarnac, vous n'avez rien compris.»

Comme en Afrique

En fait, Jean Leloup voudrait que le public québécois réagisse comme les Africains, où tous les spectateurs chantent et sautent en même temps.

«Je voulais que ce soit la même chose ici. Mais les gens ne sont pas habitués et moi, je n'ai pas la patience du professeur», lance-t-il, avant d'adopter un ton plus incisif vis-à-vis le public occidental.

«Je me disais dans le show que les Québécois, les Canadiens, les gens des pays riches, ils sont juste capables de crier, de dépenser de l'argent et d'avoir un gros système de son. Grosse Corvette, petite quéquette.»

Photo © Le Journal de Montréal: «M'en crisse qu'il mouille», chantait Jean Leloup, hier midi, devant quelques clients et employés du Cochon Dingue, dans le Petit-Champlain.
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Dernière mise à jour le 20 septembre 2008.
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