Anik Jean
par Jean Beauchesne
dans Le Journal de Québec, 17 septembre 2005
Critique

Anik Jean a un parcours peu banal. Sous le signe de l'errance et des rencontres improbables. Elle grandit entre Montréal et Bonaventure en Gaspésie; elle éprouve une vocation pour le rock, qui la conduit à faire ses premiers pas à L.A., protégée de Tom Morello (Audioslave) et autres pointures. Elle n'apprivoise que lentement la scène musicale d'ici et ne se sent d'affinités que pour Jean Leloup... et réciproquement

De fil en sillons, ce dernier s'implique tant comme auteur que réalisateur et musicien. D'où ce Trashy Saloon, univers bipolaire, chanté en anglais et en français où le rock volontiers inspiré de Leloup côtoie celui des poètes et chanteurs maudits et crépusculaires (Nick Cave, Jeff Buckley) ou stoner rock des Queens of the Stone Age, période Mark Lanegan. Elle se fond avec aisance dans ces mondes parallèles. Aidée par des collaborateurs visiblement enthousiastes (Leloup, David Sturton, Dan Georgesco, Stephan Gaudreau, Alec McElcheran, Rick Haworth) de faire différent. Le contenu est généreux, 13 titres incluant un titre caché qui avec Haine sont les morceaux de résistance de l'album, enfilés adéquatement pour rendre l'écoute, aux mille et une petites subtilités (nuggets), active. Le son et te feeling sont spontanés. L'enregistrement et le mixage sont crus pour restituer l'ambiance du studio. Elle y chante l'amour comme une Fleur du mal. Ce qui fera sûrement plaisir à tous ceux et celles qui s'ennuient d'une suite à la Vallée des réputations. Le Trashy Saloon. Tacca. 4 étoiles.
Cet article contient aussi une image: [1]
page principale | articles: alphabétique | articles: chronologique | photos

Dernière mise à jour le 13 août 2006.
http://news.lecastel.org
Conception: SD