Leloup: brouillon et brillant!
par Patrick Gauthier
dans Le Journal de Montréal, 27 juillet 2003
Critique

La carrière scénique de Jean Leloup est, depuis ses débuts, une grande loterie. D'un concert à l'autre, on ne sait jamais si on va tirer le gros lot ou le prix coco. Son aventure en big band, livrée au Métropolis vendredi et reprise hier, était (sic) ni l'un, ni l'autre. Égal à lui-même, Leloup s'y est révélé souvent brouillon, parfois brillant.

Depuis le temps, on sait qu'on doit s'attendre à tout de la part de Leloup, l'homme qui désertait son propre lancement de disque, en 1989.

Ainsi, quand fut annoncée la création du Jean Leloup Big Band pour ces quinzièmes FrancoFolies, on a tout de suite pensé à l'incroyable big band monté par Brian Setzer, ancien leader des Stray Cats, il y a quelques années, pour le FIJM, tout en se disant qu'avec Johnny The Wolf, on n'est jamais sûr de rien.

Et ce n'est pas à un véritable big band auquel on a eu droit, vendredi, mais à un simple groupe de rock (guitare, basse, batterie, claviers), augmenté d'une section de cuivres de quatre souffleurs et de quatre choristes.

Déception? Pas vraiment, car il est vite devenu évident que Leloup tenait la forme des grands jours. Lui qui pèche souvent par paresse a travaillé fort toute la soirée. À ce simple chapitre, son concert fut réussi.

Même ses nombreuses récriminations – à la foule, à son sonorisateur, à ses musiciens, à ses propres oreilles! –, étaient sympathiques.

N'importe quoi

Un Leloup en forme, c'est une moitié de bon show. L'autre moitié, c'est ce qu'il nous sert, et comment.

Le quoi, c'est une trentaine de pièces (il jouait encore quand on a quitté le Métropolis, peu avant minuit). Le comment, c'était un peu… n'importe quoi!

On avait souvent l'impression d'assister à une répétition tant c'était brouillon. La mauvaise sono n'aidait pas, il vrai (sic). Dans Think About You, par exemple, les arrangements de cuivres semblaient tout à fait réussis, mais on les entendait à peine…

Cette manie qu'a Leloup de nous offrir n'importe quoi, le musicien se sentant fort de l'amour inconditionnel de ses fans, peut agacer. Il n'y a que lui pour récolter un tel triomphe avec un concert aussi approximatif.

Car c'était très approximatif. Comme si Leloup n'avais (sic) pu à la fois apprivoiser un nouveau groupe (Vamourou Cissé à la batterie, David Mobio aux claviers et Charles Yapo à la basse) et un nouveau concept.

Nos informateurs nous assurent que Leloup a beaucoup répété ce concert. Ça ne paraissait pas toujours vendredi. Mais on peut vous dire que le spectacle prendra du mieux avec le temps et devrait s'avéré (sic) redoutable lors des supplémentaires de novembre. Ces mêmes informateurs nous disent aussi qu'une deuxième série de supplémentaires sera annoncée sous peu et que Jean Leloup élira domicile au Métropolis pendant presque deux semaines.

MCC
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Dernière mise à jour le 25 mars 2005.
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