Jean Leloup rêve
par Éric Trudel
dans Le Journal de Québec, 2 juillet 2011
Entrevue

On l'a surtout connu en tant que Jean Leloup, mais Jean Leclerc a aussi sévi sous d'autres pseudonymes au fil des ans et au gré des projets: Massoud al Rachid, John The Wolf, Pablo Ruiz... Cet été, Jean ajoutera un autre personnage à sa galerie déjà bien garnie, soit Johnny Welltipper pour son film Karaoké Dream, en attendant de faire la musique en tant que Johnny Guitar avec son nouveau groupe The Last Assassins. Explications.

"Je me targue d'offrir le seul produit non formaté de l'industrie en ce moment!" Voilà un des bons arguments de vente que nous sert Jean Leloup Leclerc quand il parle de son nouveau projet. Non, pas son nouveau groupe Last Assassins, mais Karaoké Dream, un film qu'il a écrit, réalisé et présenté au Festival du nouveau cinéma en 2007 -- le film s'appelait alors Ice Cream -- pour ensuite le refaire et le renommer, pour enfin le présenter dans le cadre du Festival Fantasia dans quelques semaines. Ice Cream n'avait rien cassé à l'époque, mais Karaoké Dream si, promet son créateur.

Lorsque sommé de décrire l'affaire, Jean est pourtant vague. "C'est un gros trip de Kong-Fu avec des prostituées, des assassins et des obèses obsédés", et préfère nous rabattre vers le site karaokedream.tv. Sur ce site, il a posté quatre bande-annonces plutôt surréalistes qui, si elles n'aident aucunement à mieux comprendre l'histoire, annoncent tout de même la couleur.

Détail éloquent: Jean a parsemé ces bandes de quelques slogans comme "nous ne respectons aucune règle" ou "parlez-en à votre médecin". Provocation? "Cest capsules ont un pouvoir guérissant, rétorque Jean par bravade. Le site karaokedream.tv est tout indiqué pour les gens qui veulent rêver, mais n'y arrivent pas. Je leur offre des rêves gratis!"

LA MÊME INTENTION

Karaoké Dream, n'en déplaise à ceux qui rêvent encore à 1990, c'est du Jean Leloup actuel tout craché: une oeuvre fraite dans le style de l'écriture automatique, au feeling, sans concession et sans direction claire, mais avec la même intention qu'à ses débuts. Brasser la cage aux conventions! "Eille, on peut-tu le dire, le monde est rendu straight en tabarnak!, s'emporte l'artiste maintenant quinquagénaire lorsqu'il est question du jugement des autres sur son oeuvre. Dans l'industrie de la culture, on dirait que tout le monde veut avoir une job pis pas la perdre. La nuit appartenait aux créateurs? Maintenant, après 22h30, t'as une amende! Moi, mon dernier coup de cash, au lieu d'acheter un condo, j'ai acheté une caméra, pis j'ai lu le livret, pis je suis parti en Thaïlande et au Vietnam faire un film. J'ai tout fait moi-même!"

Une seule chose qu'il n'a pas faite dans ce projet, c'est chanter. Il a préféré jouer de la guitare et laisser le micro à Mathieu Leclerc et Virginia Tangvald, deux collaborateurs avec qui l'énergie passait si bien qu'il a décidé de créer le groupe The Last Assassins avec eux. "La collaboration musicale, ça a commencé très naturellement. Puis, au bout de deux mois, on s'est retrouvés avec 20 tounes! Moi, je trippe, je suis redevenu guitariste et je parle avec ma Fender..." Quelques pièces ont déjà été lancées et un album est annoncé pour la fin de l'été. Et ensuite? "Je veux faire des spectacles. Je veux faire un album. Je pars un an. On va faire un truc très pété!" C'est à suivre, donc.

Photo Les Archives.
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Dernière mise à jour le 2 octobre 2011.
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