Anik Jean - À cause de Bowie
par Serge Drouin
dans Le Journal de Québec, 3 septembre 2005
Entrevue

Il a fallu qu'elle assiste à un spectacle de David Bowie en compagnie de sa mère, lorsqu'elle n'avait que 11 ans pour qu'Anik Jean décide de son avenir: devenir chanteuse. La protégée de Jean Leloup lance, cette semaine, son premier album, Le Trashy Saloon.

"J'ai toujours voulu devenir chanteuse, mais lorsque j'ai vu ce spectacle de David Bowie, ça a été un élément déclencheur. J'ai aimé le côté androgyne de Bowie et, après l'avoir vu sur scène, j'ai voulu écouter ses disques. J'ai alors vu toutes ses pochettes de disques avec ses changements de look; ses nombreux styles musicaux... Ça a été une révélation pour moi", dit celle qu'on surnomme la nouvelle bombe de la chanson québécoise.

Même si, dans les faits, elle est née à Montréal, Anik Jean se plaît à dire qu'elle est originaire de la Gaspésie. "Je suis née à Montréal, mais je n'y suis restée que deux mois. Après, mes parents sont déménagés en Gaspésie, à Bonaventure. C'est pour ça que je dis que je suis née en Gaspésie", précise-t-elle.

"La Gaspésie a été très inspirante pour moi et j'y retourne aussitôt que le temps me le permet", ajoute-t-elle.

Elle doit son côté musical à son père. "Quelques années après leur mariage, mes parents se sont divorcés. Mon père est demeuré en Gaspésie et ma mère s'est installée à Montréal. Mon père jouait de la musique. C'était un bluesman (Roland Jean). Il y avait toujours des musiciens à la maison et ça jammait. Mon talent musical vient de lui. Ma mère (Louise L'Écuyer) a été mannequin, c'était aussi une femme d'affaires."

Après des études à l'école du Plateau où elle poursuit une formation musicale classique, elle s'inscrit en aviation et devient réparatitrice de vols à Dorval. Entre-temps, elle se lie d'amitié avec Kevin Parent et, en 1998, elle se rend avec lui à Woodstock en Beauce. C'est là qu'elle rencontre Jean Leloup, dans le lobby d'un hôtel. Elle l'avait vu en spectacle, la veille. "Je lui ai dit qu'il avait donné un bon spectacle et il m'a demandé si l'on ne pouvait pas lui donner un lift pour retourner à Montréal", dit la jeune femme.

En chemin, les deux maniaques de musique ont parlé... de musique. "C'est lui qui m'a conseillé de laisser mon job et de me lancer en musique. Il m'a dit: t'as juste 21 ans, fonce! Je suis partie faire de la musique à Los Angeles pendant quatre ans", dit celle qui a notamment chanté là-bas, au Viper Room, bar appartenant à Johnny Depp.

Avec Leloup

Après quatre ans à Los Angeles, elle a le mal du pays, revient et téléphone alors à Jean Leloup. Ce dernier lui propose de travailler à son premier album. "Jean m'a donné toute ma place. Il a écrit des chansons de l'album de l'album, l'a coréalisé mais a toujours été effacé en studio", dit-elle.

Ce premier disque d'Anik Jean est composé de 12 pièces, "tous de petits films de styles différents". Elle fait dans le rock, le pop, le folk... imprégnée de ses influences musicales: Neil Young, Daniel Lanoie, Pink Floyd et... Leloup.

Le premier extrait du disque, Je suis partie (reprise de Leloup) a été un gros succès. Le second, Junkie de toi (écrit par elle et Leloup), s'annonce tout autant prometteur.

La chanteuse sera en spectacle, le 10 septembre, à Envol et Macadam, et le 10 novembre, au Petit-Champlain, à l'occasion de l'événement Coup de coeur francophone.

Photo COURTOISIE: Anik Jean, protégée de Jean Leloup, lance son premier disque, Le Trashy Saloon.
Cet article contient aussi une image: [1]
page principale | articles: alphabétique | articles: chronologique | photos

Dernière mise à jour le 14 août 2006.
http://news.lecastel.org
Conception: SD