Jean Leloup – À Paradis City
par L'Action
dans Mathieu Lajoie, 2 février 2015
Critique

Tout semble pointer en direction d’un authentique retour aux sources pour l’incontestable icône du champ gauche québécois.

Sans doute portés par un espoir et un amour inconditionnel pour l’artiste, certains crient déjà au génie. On va même jusqu’à dire qu’il s’agirait ici de son meilleur album depuis le chef d’œuvre indéniable que fût Le Dôme (1996). Le fait est qu’on rencontre cet enthousiasme contagieux à presque chaque nouvelle sortie de Jean Leloup depuis. C’est que l’artiste a tellement su frapper l’imaginaire collectif. En effet, il y eût un temps où chaque nouveau cégépien semblait avoir pour rite de passage l’appréciation de l’œuvre complète de M. Leloup. C’est dire combien de générations il a rejoint au fil des années. Pour toutes ces raisons, l’auteur-compositeur visionnaire se retrouve souvent victime de surenchère bien malgré lui.

Force est de constater que Leloup est en grande forme et surtout en paix avec lui-même sur À Paradis City. L’artiste dit s’être effectivement défait de plusieurs de ses démons (bipolarité non soignée, alcool et autres narcotiques), pour revenir à la base après s’être infligé une mort artistique initiatique lourdement couverte par les médias. Réincarné en lui-même, Jean Leloup délaisse ici le « chanté-parlé » des dernières années pour une approche plus concise et mélodique, ce qui est le bienvenu. Les rythmes sont pour la plupart ceux de la marche à pied durant laquelle, accompagné de son chien à trois pattes qui orne la pochette de l’album, les idées de mélodies et de textes lui viennent le plus couramment en tête. Ça respire, c’est mélodique et c’est vrai que c’est un bel album où les fans retrouveront leur amour pour Jean Leloup. Un album qui passe un peu vite, peut-être parce qu’il n’y a que dix chansons dont certaines sont très courtes ou bien peut-être parce que le temps passe rapidement en bonne compagnie. On en aurait pris plus. Maintenant, est-ce son meilleur album depuis Le Dôme? Peut-être pas, mais certainement (ou presque) depuis La vallée des réputations (2002).

À écouter : Willie, Les bateaux et Voyageur.

Parution : 2 février 2015 chez Grosse Boîte / Distribution Sélect (DTCCD4445)

© Photo gracieuseté À Paradis City
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Dernière mise à jour le 14 février 2015.
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