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Jean Leclerc - Rock-o-Maton
par Alexandre Vigneault dans La Presse, 16 septembre 2006 |
Brève
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Leloup l'excessif joue désormais de la guitare avec Hendrix dans un club enfumé du paradis. Il laisse dans le deuil (manière de parler) un certain Jean Leclerc. Non content de gérer le riche catalogue du défunt, celui-ci ose se mesurer à son illustre prédécesseur en lançant un disque. On ne l'a jamais vu sur scène. Son album n'est même pas en magasin. Mais l'heure de rendre des comptes a déjà sonné: ce Jean Leclerc a-t-il l'étoffe d'un grand du rock'n roll? Un calcul actuariel savamment compliqué permet à La Presse de répondre à cette grave interrogation. Leclerc a récupéré la tanière de Leloup, située dans le très branché Mile-End. OUI Il a fait repeindre le mur du salon selon une technique de peinture dite "à l'éponge" très en vogue il y a une quinzaine d'années, comme le prouve la pochette de Mexico. NON Il se tient dans un petit café de quartier, fréquenté par des musiciens et des gens de cinéma. NON Il se nourrit rue Bernard... à Outremont. NON Il possède une guitare "à quatre pick up" faite sur mesure pour lui par un luthier de L.A. OUI Il a une blonde. NON Elle est plus jeune que lui. OUI Il n'a aucun enfant illégitime avec une top modèle brésilienne, suédoise ou togolaise. NON Il affirme ne pas vouloir faire de spectacles. OUI Il n'hésite pas à mordre la main qui le nourrit. OUI Il a une très haute estime pour son travail. "Je trouve que Mexico est "la chanson française la plus avancée de tous les temps", dit-il, à propos de sa chanson. OUI Il a un talent fou en musique. Mais il veut faire du cinéma. OUI Oui: 7 Non: 5 Verdict: Jean Leclerc a le bagage nécessaire pour devenir une légende du rock'n roll. Vrai qu'il manque parfois de goût - les touffes de mauve, de vert aqua et de jaune, ce n'est ni psychotronique ni rétro, c'est juste kétaine -, qu'il a une blonde et aucun enfant illégitime connu. Mais il vit off-Plateau, refuse de monter sur les planches et possède une guitare à quatre pick up (ça, c'est l'équivalent d'un gros char avec une mécanique délicate). Il ne veut pas être calife à la place du calife, mais il veut faire son cinéma, alors qu'il est un champion en musique. Ça, c'est la marque des grands: Molière rêvait d'écrire une grande tragédie, Gainsbourg aurait aimé écrire de la grande musique plutôt que des chansons et Luc Plamondon voulait être artiiiiste. Photo Ivanoh Demers, La Presse: Spectacle de Jean Leloup au Metropolis à Montréal. |
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16 septembre 2006.
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