Woodstock en Beauce sous la pluie
par Presse Canadienne
dans La Presse, 1 juillet 2001
Article

La météo n'a pas été de tout repos ni pour les artistes ni pour les spectateurs au festival Woodstock en Beauce.

Le tout a cependant commencé par une belle soirée chaude avec un ciel plein d'étoiles, vendredi.

Les artistes qui se relayaient sur scène avaient bien peu à faire pour gagner le public. L'air était chaud, les gens aussi. Jean Leloup était attendu de pied ferme. La première note de Bertha a mis le feu aux poudres. Leloup était particulièrement en forme. Il fallait le voir avec son chapeau de cow-boy bleu marqué du mot FREAK sur le devant. Il n'a pas été chiche de ses grands succès. Il avait l'embarras du choix remontant jusqu'à son premier album.

Tea Party a pris le relais et n'a pas déçu. La foule connaissait moins le répertoire du groupe ontarien, mais n'a jamais perdu sa contagieuse énergie. Le chanteur, Jeff Martin, a senti le courant qui passait. «C'est vraiment spécial ce soir», a-t-il dit dans un français charmant.

Puis, sont venus les Respectables, à 1h30. Sébastien Plante, le chanteur, a avoué en arrivant sur scène qu'il avait eu peur de jouer tout seul, sans public. Non seulement y avait-il encore des milliers de spectateurs, mais ils étaient aussi réveillés que ceux de l'après-midi. Les gars de Québec ont eu droit à deux rappels. «C'est une vraie jouissance d'être ici», a confié Sébastien, visiblement sincère.

Mais le mauvais temps s'est mis de la partie, samedi et, dans la boue, les groupes ont eu beaucoup moins de chance. Angel Forrest est montée sur scène à 17h30, alors qu'il ne pleuvait pas trop. Un moment magique. Elle a ouvert le bal avec son interprétation de Mercedes Benz, de Janis Joplin. À faire dresser le poil des bras. Comme tout le reste du spectacle.

Le groupe Saga, lui, est arrivé avec le déluge. Le vrai. Michael Sadler, le chanteur de la troupe torontoise, a tout fait pour aller chercher la foule. Jusqu'à descendre dans la boue, au pays des imperméables et des parapluies. Mais, de toute évidence, la majorité des spectateurs n'avait pas la moindre idée de qui se trouvait devant eux. Ils étaient trop jeunes pour avoir été témoin du succès du groupe rock, dans les années 80.

Les jeunes attendaient 3 Doors Down. La pluie s'est arrêtée, le parterre de boue a repris vie. Pas assez au goût du chanteur Brad Arnol, qui demandait sans cesse à ses «amis» s'ils étaient là. Oui, ils étaient là. Mais ils étaient transis. Et ils étaient nombreux. Environ 25000. La plus grosse foule de toute la fin de semaine, selon les organisateurs du festival.

Ils se sont réchauffés rapidement, surtout après la troisième chanson. La très attendue Kryptonite. L'étincelle qui a redonné vie à la foule qui n'en demandait pas plus pour se rendre jusqu'aux petites heures, accompagnée ensuite de Paul Piché, puis du spectacle 1969 spécialement concocté pour l'occasion par Martin Deschamps.

Et Dame Nature, qui s'était tenue tranquille jusque-là, a servi une averse à la toute fin. Un spectacle consacré à Woodstock pouvait-il finir autrement que dans la pluie?

Photo: PC
Le beau temps avec la boue...

(Article original)


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Dernière mise à jour le 9 juillet 2001.
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