PINCEZ-LE, IL RÊVE! Stefie Shock a reçu le 15e prix Québec/Wallonie-Bruxelles il y a moins d'une heure. La réception chic, le protocole, les discours, c'est la totale qu'on lui a servi dans cette petite ville de Spa qui vibre sur le mode des FrancoFolies. Juste avant de s'engouffrer dans un tourbillon d'entrevues, puis de donner un spectacle sur la scène extérieure du parc de Sept Heures, il prend le temps de lâcher un petit coup de fil transatlantique.

«Y'avait des ministres, des promoteurs, des directeurs de festivals, les photographes... La grosse patente, j'te dis!» On l'imagine raconter ça avec le sourire béatement fendu comme une grosse moule - qu'il ne digère malheureusement pas, même accompagnée de frites. Dommage.

Tout semble donc réussir au nouveau dandy du groove québécois: après le succès, surtout critique, de son premier disque - Presque Rien-, Stefie Shock s'est fait tirer l'oreille par la France. Hop, une première visite remarquée par Jean-Louis Foulquier, grand manitou FrancoFou, qui l'invite à son émission de radio, puis aux Francos de La Rochelle. Depuis, les offres déboulent au bureau de son manager, qui hésite ces temps-ci entre une tournée de 12 villes en France et la première partie d'un artiste majeur que Stefie se garde bien de nous dévoiler.

Bref, on s'amuse dans le clan de Mister Shock. «Voir un producteur qui a du fun, j'aime ça! Tout le monde, les musiciens, on adore l'expérience. Et le public réagit bien à notre musique», même si l'album est encore peu disponible en Belgique et que la compagnie Inca/EMI projette de rééditer l'album pour l'automne seulement. On alimente le buzz, quoi.

De retour chez nous aujourd'hui même, Stefie Shock commencera à préparer ses quatre prestations aux FrancoFolies - deux au Métropolis avec Jean Leloup, un événement spécial à la Zone Hip puis une nuit en tant que DJ. Ajoutez à cela sa nomination pour le prix Félix-Leclerc (encore un ticket potentiel pour un concert à Paris !), on le devine heureux d'y participer, à ces convoitées FrancoFolies.

«Les Francos, répond Stefie, ça fait 12 ans que je regarde passer leurs programmations. À chaque fois je me disais: l'an prochain, j'y serai. En 2000, je venais de faire paraître mon album et j'avais manqué le bateau. Cette fois, Laurent (Saulnier, directeur de la programmation extérieure) nous a arrangé ça. »

Deux concerts en première partie de Leloup, «ce sera court, 50 minutes, mais ce sera une sacrée montée! Un crescendo, comme à Larochelle!», assure-t-il. «D'habitude, quand je donne un show, j'aime jouer avec les ambiances. Je monte la tension, redescend un peu, puis passe à la troisième vitesse!» Encore l'expérience de DJ qui entre en jeu. «La première partie de Leloup, ça sera à fond l'énergie!»

Samedi prochain, Stefie Shock s'offrira sa propre «carte blanche» avec invités spéciaux - encore là, pas un mot! - qui l'appuieront dans sa tentative de faire groover les Montréalais. Lesquels risquent d'avoir une belle surprise, façon Eric Lapointe en 1994: le concert qui a tout déclenché. Parce que, curieusement, malgré les très radiophoniques chansons Presque rien, Je combats le spleen et All zippers down, les ventes du disque sont restées plutôt modestes. On compte sur les concerts des Francos pour qu'ils agissent en tant que catalyseurs.

Pour l'automne prochain, une autre tournée au Québec et en Europe est prévue. La suite de l'album Presque Rien? «J'y travaille, mais à temps perdu, avoue-t-il. Mon horaire change constamment, c'est difficile d'arrêter une date. Mais j'ai déjà quelques chansons d'écrites.»

Vincent, son chef d'orchestre, l'interrompt à l'instant, quelques minutes avant la prochaine entrevue. «Combien? Quarante-six coups de bolo? Attends une minute... Bon, faut que je te laisse, Vincent est en train de me planter!»

Ils s'amusent, disions-nous...

Photo: Rémi Lemée
Tout esmble réussir au nouveau dandy du groove québécois Stefie Shock

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