Concours dans les polyvalentes. Leloup et consorts à l'école
par Alexandre Vigneault
dans La Presse, 27 janvier 2003
Article

Mononc' Serge, Les Cowboys Fringants et Jean Leloup ont repris le chemin de la polyvalente en même temps que les élèves de quatrième et cinquième secondaire cet hiver.

Pas pour refaire les cours séchés dans leur jeunesse, mais pour aider les ados à réviser leurs leçons.

Des chansons de ces habiles auteurs constituent l'essentiel d'un nouveau guide pédagogique parrainé par Bandeapart.fm, émission de musique alternative diffusée par la Chaîne culturelle de Radio-Canada.

Nommé d'après une ingénieuse comédie musicale du cinéaste français Alain Resnais, le projet «On connaît la chanson» est né de la collaboration inattendue de l'équipe de Bandeapart.fm et des éditions Graficor, une division du groupe Morin, un éditeur spécialisé dans le matériel pédagogique. Il compte deux volets: un concours d'écriture de chanson (visant à souligner les deux ans de Bandeapart) et l'élaboration d'un guide pédagogique permettant de réviser certaines notions apprises en cours d'année.

«On cherchait un moyen d'aller plus loin que la diffusion de chansons, une manière de se rendre sur le terrain et de transmettre la nouvelle chanson francophone aux jeunes, expose Catherine Pogonat, animatrice de Bandeapart.tv et reporter a Bandeapart.fm. Passer par l'école est une idée qui s'est imposée d'elle-même parce que c'est leur milieu de vie, c'est là qu'ils passent le plus de temps.»

Pas question d'ennuyer les élèves avec des chansons plates. Fidèle à l'orientation musicale de Bandeapart, le guide pédagogique conçu par Carole Tremblay fait une grande place à des artistes marginaux et à des genres musicaux qui ont toutes les chances de toucher les adolescents: Loco Locass, Mononc' Serge, Les Cowboys Fringants, Mes Aïeux, Chango Family. Du rap, du rock, de la pop et du reggae. «Il fallait que ça rejoigne les jeunes, que ça puisse les inspirer», explique Carole Tremblay, qui enseigne la littérature à l'Université Laval.

De manière délibérée, l'équipe de Bandeapart a soumis une liste de chansons engagées qu'elle jugeait de grande qualité. «Souvent, les chansons engagées survivent bien parce qu'elles parlent de l'histoire et elles disent un peu qui nous étions à un moment précis», explique Catherine Pogonat. Parmi leurs choix, citons L'empire du pire en pire de Loco Locass, qui aborde la mondialisation, ou encore Québécois de souche, des Cowboys Fringants, une satire de la langue parlée au Québec.

Carole Tremblay a ajouté à la liste Les Pauvres, de Plume, et La vie d'factrie, de Clémence DesRochers, «pour montrer que les préoccupations des jeunes artistes d'aujourd'hui ne sont pas seulement contemporaines».

En ce qui concerne le concours d'écriture, il se tient jusqu'au 16 mai. Pour y participer, les élèves de troisième, quatrième ou cinquième secondaire doivent écrire un texte sur le thème de l'engagement en s'inspirant de la trame sonore de DJ Horg (voir www.bandeapart.fm/malangue).

Ensuite, le texte doit être soumis au professeur, qui le soumettra au jury de l'école et ainsi de suite jusqu'au jury de Bandeapart. Le lauréat verra ses mots transformés en une véritable chanson dans la bouche d'un rappeur. «Langagez-vous», comme dirait Loco Locass!

(Article original)


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Dernière mise à jour le 28 janvier 2003.
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