Jean Leclerc, ce grand tripeux - Il revient à l'essentiel avec Mexico
par Marie-Eve Bouchard
dans La Revue Gatineau, 21 septembre 2006
Entrevue

Jean Leclerc n'a jamais arrêté de faire de la musique... Il a simplement décidé de la faire à son rythme et à sa manière. Et la preuve se nomme Mexico.

L'arrivée de Jean Leclerc dans le Moca Loca de Gatineau ne passe surtout pas inaperçue, même en ce début de matinée. Chapeau de cow-boy noir au large rebord, puis la démarche qui s'en suit... Jean Leclerc est heureux et ça paraît!

«Dans la vie, je ne m'emmerde pas généralement. Si j'ai brûlé ma guitare et tué Jean Leloup, c'est parce qu'il devenait quelque chose que je n'aimais pas être. Pour moi, Jean Leloup ç'a été ma première pièce de théâtre et là elle est finie. On passe à la nouvelle pièce.»

Une pièce qui est faite de musique, de cinéma et de littérature. «Des fois, j'ai envie d'écrire des nouvelles, des fois j'ai le goût de faire des films, puis aussi des fois je joue de la guitare et des fois j'entre en studio. J'ai pas dit que je ne ferais plus de musique, j'ai juste le goût de la faire à mon rythme». Et surtout à sa façon et avec qui il a le goût.

Si bien que Mexico est le fruit d'un travail en solitaire, tant pour l'écriture que pour tout ce qui touche les instruments. «Je suis un tripeux, j'avais pas envie de travailler avec des musiciens et puis de passer l'après-midi à discuter salaire avec eux. Donc, j'ai appris mes instruments, puis j'ai tout fait.»

Même chose pour la pochette de l'album. Pas question de sessions chez le grand photographe professionnel! «Je suis allé chez mon photographe de quartier qui avait fait mes photos de passeport. Un vieux monsieur de 80 ans qui fait habituellement des photos de mariage. J'avais envie de savoir comment lui il me prendrait en photo. J'ai dit à Esther, ramasse ton linge, on va faire un concept Kung Fun- Samouraï», explique-t-il.

Pour l'instant, il n'est pas question pour Jean Leclerc de monter sur une scène. «J'ai pas le goût et je vois pas l'intérêt. Pourquoi à chaque fois qu'on sort un album, il faut nécessairement qu'il y ait un spectacle. J'écoute des tas d'albums que je n'ai jamais vu le chanteur en spectacle et ça ne m'empêche pas de les écouter.»

Les prochains projets de Jean Leclerc sont surtout cinématographiques. «J'ai deux scénarios de prêts et je me prépare à les tourner avec mes amis, mentionne celui qui a mis de côté l'achat d'une maison pour faire un disque et des films. Comme pour sa musique, Jean Leclerc est sans concession et refuse catégoriquement de suivre la façon de faire dictée par l'industrie. «Quand j'ai proposé mes idées à des producteurs en leur spécifiant que je voulais réaliser, engager mes amis et faire tout à ma façon, ils ont dit avec un sourire en coin : 'Mais monsieur, c'est pas comme ça que ça fonctionne'. Ben, je les envoyés ch***. J'ai pas besoin de leur fric... Je préfère travailler avec mes amis parce que c'est plus l'fun, payer mes déplacements et faire mes propres décors...», estime celui qui se dit allergique à tout ce qui s'appelle industrie.

C'est la même chose pour les prochains albums... s'il y a! «J'écris mes chansons, puis après je propose mon projet à ceux que ça peut intéresser. C'est comme ça que ça s'est passé avec DEP. Tant que je suis pas en train de mourir de faim et je vis bien pour l'instant de mes chansons, je vais fonctionner comme ça.»

Photo: Une rencontre avec Jean Leclerc ne peut être que mémorable...
Cet article contient aussi une image: [1]
page principale | articles: alphabétique | articles: chronologique | photos

Dernière mise à jour le 22 septembre 2006.
http://news.lecastel.org
Conception: SD