La mort va bien à Jean Leclerc
par Geneviève Turcot
dans Le Droit, 23 septembre 2006
Critique

Jean Leclerc

Mexico

****

Faut-il parler ici d'une résurrection ? Une chose est certaine, c'est que la mort va drôlement bien à Jean Leclerc. L'étrange bête du rock québécois semble avoir trouvé son décès artistique inspirant. Débarrassé de Jean Leloup, Leclerc nous invite à Mexico, les bagages remplis de 17 morceaux, qu'il a lui-même écrits, composés et arrangés. Il joue également de tous les instruments. La plume fébrile, la prose toujours aussi bouillonnante, le musicien a posé sur ses partitions de guitares des histoires de morts, de destins brisés, d'amour et de rencontres fortuites. Dans nos oreilles atterrit une nouvelle galerie de personnages tout aussi colorés que désabusés : Vincent assassiné par sa femme, Jonathan le malheureux, Tangerine, Grégoire et bien d'autres. Leclerc récite beaucoup plus ses textes qu'il ne les chante. Ses chansons sont comme des peintures. D'innombrables petits coups de pinceaux qui s'entremêlent pour offrir un seul et même tableau dont il est possible de tirer mille et une interprétations. Le musicien s'amuse fermement, notamment sur Horrible Fool et sur Jarneton et Grégoire, règle ses comptes avec l'industrie du disque sur Everybody Wants to Leave et laisse sa sensibilité le trahir sur l'excellente Les Amours mortes. Un septième album haut en couleur, en saveur et en texture, bref, une expérience sensorielle.
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Dernière mise à jour le 19 octobre 2006.
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