C'est immanquable : chaque fois qu'il nous gratifie d'un nouvel album, Jean Leloup crée l'événement. Avec La Vallée des réputations, si le coup ne paraît pas aussi fumant à première écoute, il ne met pas longtemps à atteindre la cible.

C'est que la surprise ici ne réside pas dans la forme de son nouveau matériel, plutôt classique si on compare aux Fourmis (1998), mais dans le fond, avec ses mélodies ultra-efficaces et ses textes porteurs. De toute évidence, Leloup a choisi de renouveler son vœu de simplicité et de construire sur une base éprouvée : une voix, une guitare... Et ça marche ! En plus de révéler un Jean Leloup fidèle à lui-même (Balade à Toronto ressemble étrangement à I Lost My Baby...), La Vallée des réputations, avec son instrumentation minimale (guitares, basse, percussions, piano), sa réalisation sobre (assurée par Leloup) et son esprit bon enfant, croule sous les hits potentiels. Outre les premiers extraits, Balade à Toronto et la très groovy Blue Eyes Sky, Le Paradis perdu et la pièce-titre marqueront assurément beaucoup de points auprès des fans. Sans compter la charmante ballade Petite Fleur, seule pièce qui ne soit pas de lui, sur laquelle Jean Leloup se surpasse autant comme chanteur que guitariste. Côté texte, c'est avec un sérieux nouveau que Jean Leloup s'est attaqué à la tâche. On ne retrouve pas ici le minimalisme (quoique charmant) du passé, mais des textes foisonnants à la poésie certaine où se multiplient les critiques sociales... et les bons sentiments. Jugez par vous-mêmes... « Je veux te dire que je t'aime/Voilà/Je veux te dire que je t'aime/N'importe quoi/Je veux te dire que/Quand tu m'aimes/Je me sens presqu'exactement/Aussi heureux que le soleil quand il descend dans l'océan... » (Voilà)

Jean Leloup La Vallée des réputations (Roi Ponpon — Audiogram) ****

(Article original)