Jean Leloup est tout, sauf mort!
par Camille Lareau
dans patwhite.com, 14 novembre 2009
Critique

C’est à guichets fermés que Jean Leloup a su enflammer, ou plutôt emboucaner le Métropolis de Montréal hier soir, le vendredi 13 novembre. En enchaînant clope par dessus clope et fessée par dessus fessée (en effet, le personnage a demandé à plusieurs reprises à une jeune blonde de venir lui donner une correction), Leloup a su nous prouver que l’âge ne le rattrapait pas et qu’il ne devenait pas une caricature de ce qu’il était jadis. Que ce soit sous le pseudonyme de Pablo Ruiz, Jean Leclerc, Massoud Al Rachid, Dead Wolf ou John the wolf, Jean Leloup nous prouve encore et toujours que s’il maîtrise un art, c’est bien celui de se renouveler.

C'est avec 20 minutes de retard que le tant attendu Leloup est entré sur scène en arborant son ensemble de berger des montagnes ayant égaré son troupeau, maintenant un classique de sa garde-robe. Une canne à la main, il avance tranquillement vers le micro pour nous raconter ce qui l’a mené vers une vie de musicien, dans une envolée lyrique des plus colorées. Sous les acclamations de la foule complètement enivrée, il nous introduit alors à Old Lady Wolf, cette sacrée bonne femme qui ne voulait pas mourir…On sait déjà à quoi s’attendre, Leloup est heureux et en forme, il a envie de tripper et la soirée promet ! Le bal est lancé et, accompagné de trois musiciens tous aussi talentueux, le berger amateur réinterprète les chansons de son nouvel album, ponctuées de quelques délires dont la foule se régale.

Celui qui dénonce la platitude des quadragénaires en manque de jeunesse, prisonniers de leur nostalgie des vieilles « tounes », a tout de même su offir à son public certains grands classiques de son répertoire comme Edgar, Faire des enfants, Pigeon, les Fourmis, la Chambre, Sang d’encre et La Vallée des Réputations. Parmi les pièces plus récentes, on retrouve notamment Horrible fool, Lucie, Jeune indien, Laisse-moi, Le malheur, La plus belle fille de la prison, Mille excuses Milady, Morning, Comme ils me font peur, Everybody wants to leave.

C'est vers 23h30 que le tout s’est conclu en beauté, dans un second rappel fortement encouragé par une foule en délire. John the Wolf est alors monté seul sur scène pour interpréter Recommencer, avant de tirer sa révérence en s’exclamant « Old lady Wolf est morte. Ok, bye bye».

Somme toute, écouter un disque de Leloup et le voir en spectacle sont deux choses complètement différentes. Non seulement ses chansons sont constamment renouvelées sur le plan musical, mais le voir en action est une expérience unique. Le Berger n’a plus à chercher son troupeau, il est bel et bien présent….Pas besoin de le protéger du loup non plus ou de lui faire mille excuses, il te suit Jean.

On aime : Le talent, le génie, la fougue de Leloup, son éternelle répartie, ses improvisations et son humour satyrique…soulignons un clin d’œil ironique à Guy Laliberté, cosmonaute supérieur.

On aime moins : L’absence de certains grands classiques des débuts (Isabelle, Printemps-Été, Cookie), mais bon on se considère déjà chanceux d’en avoir eu un peu ! On jalouse aussi Sherbrooke d’en avoir eu un peu plus la semaine dernière…

Un texte de Camille Lareau, collaboratrice de Patwhite.com

PHOTO PAR: VICTOIRE GÉLINAS
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Dernière mise à jour le 17 novembre 2009.
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