L'antithèse de Roch Voisine débarque à Paris. Le premier disque «made in France» de Jean Leloup a été lancé cette semaine et le «mauvais garçon du rock québécois» viendra en faire la promotion dans une dizaine de jours.

Intitulé simplement Jean Leloup, ce premier album français est à vrai dire le deuxième disque québécois de Leloup. La pochette néo-psychédélique a été remplacée par une photo du chanteur, blond sous son éternel haut-de-forme, entouré par les musiciens de son groupe La sale affaire.

Le disque Audiogram est distribué par FNAC Music, qui compte dans ses rangs deux autres artistes québécois, Carole Laure et Robert Charlebois.

La mise en marché du CD de Jean Leloup n'a évidemment rien à voir avec celle du dernier Michael Jackson. Mais il jouit quand même d'une bonne visibilité. Dans les magasins des deux géants de la culture, la FNAC et Virgin Megastore, le disque de Leloup est placé bien en vue dans les présentoirs du rayon des nouveautés, aux côtés des grands noms de la musique française.

«On a une très bonne mise en place, a souligné un porte-parole de FNAC Music, Philippe Grundler, et on s'attend à ce que ça marche assez bien».

S'il est encore trop tôt pour dire comment réagira le public français, la presse commence de son côté à s'intéresser à Leloup. Le nouveau magazine L'événement de la musique (publié par l'hebdomadaire L'événement du Jeudi) a vanté le talent du rocker québécois qu'il présente comme un nouveau Charlebois.

Dans un article sur le nouvel essor de la chanson québécoise, L'événement affirme que Leloup «casse la baraque du rock avec une vitalité et un pugnacité parfumée au TNT».

«Avec son chapeau haut-de-forme et ses cabotinages à la Iggy Pop ou à la Mick Jagger, Jean Leloup donne dans la provocation et rappelle, par son énergie, Charlebois».

«En greffant le rythm'n'blues américain sur le rock alternatif hexagonal, ajoute le mensuel, Jean Leloup réussit à redonner à la chanson québécoise contemporaine sa spécifité originelle».

L'événement de la musique décrit aussi le chanteur de 30 ans comme le «plus français des rockeurs québécois». Au-delà du cliché, le qualificatif est assez juste. Élevé en Algérie, Leloup est presque aussi français que québécois. Bien des Français partagent ses références littéraires, notamment Bukowski, et ses textes comme sa voix ne sont pas sans rappeler certains chanteurs de l'Hexagone, comme Jacques Higelin.

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