Le Dôme
par Nicolas Tittley
dans VOIR, 21 novembre 1996
Critique

Entre collègues journalistes, la date de parution du nouveau Jean Leloup, maintes fois annoncée et autant de fois repoussée, était devenue un véritable running gag. Tout comme son contenu, d'ailleurs, qu'on supposait tantôt comme un Leloup reggae, un Leloup techno, un Leloup chanson, ou un Leloup punk...

Quand il est finalement arrivé, on a pu constater que ces rumeurs n'étaient pas sans fondements, puisque tous les styles se retrouvent fondus en un seul album éclaté. Après une ouverture de guitare vaguement doorsienne, on s'interroge un instant, jusqu'à ce que le phrasé si particulier de Leloup, qui ondoie en une sorte de version sous valiums de 1990, vienne nous rassurer sur la présence du bonhomme. S'ensuit un merveilleux foutoir: une auberge espagnole où se bousculent rap et blues (voir l'hallucinante Johnny Go), folk-pop (I Lost My Baby) et trash-punk (Sara). Le tout enregistré de façon éparpillée et naturelle, dans la plus pure tradition lo-fi. Il faut dire que depuis la réalisation aseptisée et étouffée de Menteur, Leloup avait de quoi se méfier de la surproduction. On ne peut s'empêcher de penser au style fourre-tout de Beck, mais la variété de textures s'explique surtout par l'apport des différents membres du band, qui se partagent les crédits de compositeurs, ainsi qu'à une pléïade d'invités (dresser l'impressionnante liste de musiciens et de réalisateurs qui ont participé à cet album suffirait à remplir toute cette chronique). La seule constante dans cet album, c'est Leloup lui-même, plus en forme que jamais.

(Article original)


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Dernière mise à jour le 31 juillet 2000.
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