Le Dôme
par Laurent Saulnier
dans VOIR, 31 octobre 1996
Critique

C'était évident lors de son spectacle au Spectrum en août dernier: Jean Leloup est revenu au naturel. Et ce Dôme tant attendu est vraiment Jean Leloup au naturel. Aussi dispersé que l'homme, aussi hétéroclite, aussi grouillant, aussi fourmillant. Seule référence possible: Mellow Gold de Beck. On passe d'un genre musical à l'autre, d'une ambiance à l'autre, d'un type de production à l'autre avec une seule ligne directrice: Leloup, le chanteur et l'auteur, beaucoup plus que le compositeur. Quel autre rapprochement peut-on faire entre la noisy Sara et la folk I Lost My Baby? Entre le rock d'Edgar et le hip-hop de Johnny Go? Sans le savoir (Leloup n'est pas le genre à écouter beaucoup de disques), Johnny The Wolf s'inscrit aussi dans un mouvement mondial: le lo-fi. On sent très peu d'effets de studio au cours des soixante-trois minutes que dure Le Dôme. Une chanson comme La Drop sociale sonne exactement comme un démo. Quant aux textes, deux options s'offrent à l'auteur: les histoires (Le Dôme, Le Castel impossible - autrefois connue sous le titre du Manoir à l'envers -, Le monde est à pleurer) ou l'autobiographie (La Chambre, Sang d'encre, Johnny Go). Déroutant à la première écoute, Le Dôme s'affirme et se raffermit avec l'usage. Grâce à sa richesse, il ne quittera pas mon lecteur rapidement, celui-là. ****

(Article original)


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Dernière mise à jour le 31 juillet 2000.
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