"Leloup avait les dents affilées ...", "Leloup maître dans la bergerie...", "Leloup matraque sa meute de fans...", tous ces clichés seraient justifiés pour parler du nouveau spectacle de Jean Leloup, notre chansonnier un peu fêlé.

Assister à un concert de Jean Leloup, c'est un peu comme se rendre à un blind date, on ne sait pas trop à quoi s'attendre. On peut même affirmer que le résultat est le même : on est agréablement surpris ou terriblement déçu. Dans ce cas-ci, la première hypothèse se veut la plus juste. De retour d'un voyage qui l'a mené de Tahiti à l'Australie en passant par la Nouvelle-Zélande, Leloup semble serein et ravigoté et c'est tant mieux pour nous.

Je me rendis donc pour la troisième fois en un peu plus d'un an, à un concert de Jean Leloup, le 29 septembre dernier. Lieu désigné : un Spectrum de Montréal rempli à craquer (mes 6 pieds m'ont grandement aidés à voir quelque chose ! ) où ce dernier nous livre durant près de trois heures, un spectacle pour tous les goûts. Les vieux fans dont je fais partie ont apprécié les hits tels "l'Antiquaire", "Alger" et "Printemps-été" autant que les nouveaux adeptes ont applaudi "La vie est laide", "Les fourmis" et "Je joue de la guitare".

Accompagné de son vieux pote Alex Cochard à la basse, de Stephen Gaudreault à la batterie et d'oiseaux empaillés (!?), Leloup nous transporte dans un univers acoustique teinté quelques fois de jazz et de blues, particulièrement au cours de la première partie du spectacle. Il s'est également risqué à jouer du vibraphone, "même si je ne sais pas en jouer" avouera-t-il tout bonnement durant la chanson "Faire des enfants". En deuxième partie l'intensité a monté d'un cran alors qu'il a fait résonner plus fréquemment sa guitar électrique. Les têtes se faisaient aller de tous les côtés et le body-surfing était de la partie aussitôt que Leloup s'époumonait le moindrement.

L'improvisation et l'interaction occupent une place de choix dans son nouveau spectacle. Il fallait le voir assis sur sa chaise à prendre des demandes spéciales des fans regroupés devant la scène ou bien dérider la foule avec ses histoires abracadabrantes à propos de ses voisins de l'intersection des rues De Lorimier-Beaubien ! Bref c'est tout ça qui attend les chanceux qui iront voir ce fou chantant en supplémentaire au Métropolis ainsi qu'au Spectrum en novembre. Pour ce qui est des fans de la vieille capitale, rassurez-vous, Leloup rôde autour du Capitole les 5 et 6 octobre.

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